01/07/2025

Aurons-nous



Aurons-nous donc assez de larmes

                            Pour pleurer ceux qui sont tombés                           

Innocemment sans bruit sans armes

Un jour sans gloire au ciel plombé

 

Aurons-nous donc assez de voix

Pour crier toute la colère

                         De ceux qui n'ont pas d'autre choix                        

Que se terrer et puis se taire

 

Aurons-nous donc assez de haine

Pour hurler fort mort au tyran

                         L'impuissance qui nous enchaîne                           

N'est qu'un murmure déchirant

 

Aurons-nous donc assez de temps

Pour inventer une bannière

Qui ne soit pas tachée de sang     

Et la brandir comme prière

 

Aurons-nous donc assez de larmes

De force et puis aussi de mots

Pour faire que l'amour désarme

Un dictateur et un bourreau









29/03/2025

Le chemin côtier

 

Le chemin côtier



Il conduira vos pas jusqu'au bout de la terre.

De sable et de galets, étroit et sinueux,

Il vous emmènera au pays des chimères…

Empruntez ce chemin, ce ruban tortueux !


Il est parfois dompté mais bien souvent sauvage

Et se moque de tout, même des interdits

Quand il s'approche trop du bord d'un paysage  

Où par temps de brouillard, une âme se perdît.

 

Il va là où il veut, il faut savoir le prendre,

Le suivre sans détour mais rester vigilant.

Car à chaque méandre, il pourra vous surprendre

Quand il s'amuse fou à narguer l'océan.

 

Tournez la tête au vent, celui qui vient du large,

Qui porte les embruns et les odeurs salées.

Puis laissez-vous griser par les vagues qui chargent

Et viennent à vos pieds mourir sur les galets.

 

Partez à l'aventure et à la découverte

De ce tableau vivant, toujours recommencé,

De cette immensité à la beauté offerte

A celui qui saura, des yeux, la caresser.

 

Empruntez le chemin qui court au bord du monde

Et qui défie les vents et saute les rochers.

Pour le plaisir des yeux et qu'âme vagabonde,

Allez sur ce chemin où vous pourrez rêver...



                                                          

25/02/2025

C'était hier...


                                                 C’était hier…


J’espérais un printemps aussi doux qu’un je t’aime

Mais quand il est venu, toi tu n’étais plus là,

Lorsqu'au creux de l’hiver, tu partis sans baptême

En accrochant ton âme au train pour l’au-delà...


Et février qui geint comme à son habitude

Par ce vent glacial à vous fendre le coeur

Et puis cette blessure, amère certitude

D’avoir, au fond de soi, la haine et la rancoeur...


Paré de ton sourire et de ton babillage

Ce printemps désiré devait être si beau !

Mais quand passe la mort, ne reste, en son sillage

Qu’une douleur profonde en le froid d'un tombeau.


                               à Emma...