02/12/2024

Dame Poésie

 

( Sonnet )



Dame Poésie



Qu’a t’elle pour tant plaire en ce printemps naissant ?

Serait-ce ce parfum que la rime dépose

Dans le coeur de la douce et dont le rythme impose    

De n’être que splendeur, moment éblouissant ?


Ou bien cette musique au pouvoir caressant,

Enveloppant d’azur la grâce qui repose

Sur le vers et les mots et qu’un rêve transpose             

En un hymne à l’amour, refrain étourdissant ?   


Elle chante, elle coule, elle est source de joie,

Enivrante et câline en sa robe de soie.

C’est une ritournelle, instant d’envoûtement !   


Oh, Dame Poésie en l’âme du trouvère,

Si grande est ta beauté dans l’oeillet florifère !

Déclame-la, Poète ! Elle est enchantement !









26/11/2024

Au village de Roche

                                                                     

Au village de Roche


J’ai retrouvé le val du dormeur de Rimbaud,

En témoigne toujours l’herbe tendre couchée

Près de ce vieux lavoir où l’âme effarouchée

Du poète maudit lui creusa le tombeau.   


La rivière n’est plus qu’une petite mare.

Ont fané les glaïeuls depuis bien trop longtemps.

Mais dans les gris reflets de l'eau sale et du temps,

J’ai vu le 'bateau ivre'* arracher son amarre.


Parti dans son ailleurs, plus loin que l’horizon,

S’est laissé déposé, par son délire en prose,

Au lit d’un galetas, tant la douleur s’impose

A vivre en son enfer, le temps d’une saison.


Devant la maison vide où le passé s’accroche,

Le vieux banc se souvient du soir d'une oraison.

En la plaine ardennaise, un jour de fenaison,

J'ai vu Rimbaud flânant au village de Roche.



* titre original de l'oeuvre de Rimbaud ( hiatus volontaire )







16/11/2024

Belle à la fontaine

 ( Rondel )


Belle à la fontaine



Puis-je boire à votre fontaine ?

Sans crainte de votre courroux ?

Puits de Jacob, au rendez-vous,

Se tenait la samaritaine.


Source vive sous la futaine,

Belle dame au parfum si doux,

Puis-je boire à votre fontaine ?

Sans crainte de votre courroux ?


Avant qu’un soldat ne m’enchaîne

Et me pende avec les voyous

Ou qu’en mes mains, plante les clous,

Femme, en votre âme puritaine,

Puis-je boire à votre fontaine ?