23/08/2024

Dans son naufrage...

 


2è Prix de Poésie Classique 2018 - 33è Concours de Saint-Junien

Lauréat Prix de Poésie Classique 2018 - Salon des Poètes de Lyon

2è Prix de Poésie Classique 2019 - Jeux Floraux Essor Poétique - La Roche sur Ton

Sarment d’Argent 2020 - 19è Jeux Poétiques - Sartrouville

Lauréat Prix de Poésie Classique 2020 - Jeux Floraux de Picardie 




Dans son naufrage…   



Il voulait simplement me parler d’un voyage

Qu’il aurait voulu faire et ne fera jamais.

Cet ailleurs inconnu, qu'il parcourt désormais,

N'est plus qu'un jour trop long de brouillard et d'orage.


Sa raison déchirée aux portes de l'oubli,

Il traverse son monde, esseulé, sans bagage.

Et quand il vient s'asseoir, perdu sur son nuage,

C'est que naît la fatigue en son pas affaibli.


J'ai posé devant lui des photos du village,

Pour rallumer un peu la flamme du passé.

Il m'a dit 'c'est chez moi' puis a tout effacé

De ses yeux... le sourire et l'instant du partage.


Dans ces couloirs si grands, il s'égare en chemin,

Il cherche... ne sait pas... il n'est plus qu'un visage

Hébété dans l'errance, au bout de son naufrage...

Quand une dame en blanc vient lui prendre la main...







La plume sauvageonne

 

Lauréat Prix Pierre Sebert 2017 - Salon des Poètes de Lyon

Lauréat Prix de Poésie Classique 2018 Arts et Lettres de France 

Lauréat Prix de Poésie Classique 2020 - Jeux Floraux de Picardie

Lauréat Prix de Poésie Classique 2020 - Acalavo - Lure




La plume sauvageonne



Il aimait tant les fleurs qu’il délaissa la rose

Quand, pour les mots nouveaux d’un autre confident,

Sa plume s’envola, laissant mourir sa prose,

Offrant son paradis aux ronces et chiendent.


Il s’est retrouvé seul devant la page blanche,

Un grand manteau de froid enveloppant son coeur

Lorsqu’au bord de l’hiver, la neige en avalanche

Sur les vers en absence, étendit sa rancoeur. 


Lui qui croyait avoir le don de l’écriture

Découvrit, malheureux, qu’il perdait à jamais

Cette source du verbe et la belle aventure

D’un printemps de poète, éperdu désormais.

 

Passeront tant de nuits et d’aurores de brume

Qu’en les jours sans soleil, les roses faneront.

Mais au fond de son âme, en un goût d’amertume,

Quelques écrits épars, pour toujours resteront.


Au jardin oublié, la plume sauvageonne

Est venue un matin se poser tendrement

Au milieu des senteurs et couleurs d’un automne

Juste entre les doigts gourds du rimailleur dormant. 







22/08/2024

Au jardin des délices...

 


Rose d'Honneur 2024 - Classique régulier - Les Rosati - Arras
1er Prix de Poésie Classique 2021 - Concours Médiathèque de Plestin Les Grèves
2ème Prix de Poésie Classique 2021 - Concours de La Saussaye




Au jardin des délices…



Un nuage d’extase au bout d’un long désir,

Cet effluve exaltant de la couche, qu’assaille  

Le sucre blond doré de ton corps qui tressaille

Lorsque comblés, les draps se froissent de plaisir.


Un sourire gracile en voile de caresse  

Saupoudré par le miel d’un tendre et doux baiser,

L’au revoir d’une nuit que s’en vient apaiser

Un tout petit bonjour débordant de tendresse.


C’est le premier bonheur au sortir du sommeil

Quand l’amour assouvi prolonge son ivresse

Et qu’on se laisse prendre au jeu de la paresse

Qui nous emmène loin d’un lever de soleil.


Puis du grand lit défait, nous en sortons, complices...

Une journée à vivre un désir suspendu

En l’attente du soir et du fruit défendu

Que nous dévorerons au jardin des délices.






21/08/2024

Entre chair et bon vin


3ème Prix Anacréontique 2024 - Les Rosati - Arras
1er Prix de Poésie Classique 2020 - Jeux Floraux de Picardie
1er Prix de Poésie Classique 2020 - 19è Concours Paul Verlaine - Metz
1er Prix de Poésie Classique 2020 - Concours Ville de Montmélian
Sarment d'Or 2021 - 20è Jeux Poétiques de Sartrouville - Yvelines



 Entre chair et bon vin



Savez-vous qu’un bon vin me rend tout feu tout flamme

Jusqu’à me faire croire… en Dieu, même en ses saints

Tant sa douce rondeur me rappelle les seins

De celle qui me grise et que mon corps réclame !


Qui dois-je louanger ? La femme ou le nectar ?

Mais quand coule en mon sang la liqueur de la vie

Tout mon être palpite et mon âme ravie

Me dit que tout ce miel… vaut bien baiser de star !


Me faut-il donc choisir entre le cru, la belle ?

Me séparer de l’un ? A l’autre m’accrocher ?

Faire le mauvais choix puis me le reprocher ?

En l’instant je ne peux… mon esprit se rebelle !


Alors laissez-moi vivre et m’enivrer sans fin

Du parfum de l’aimée ou du jus de la treille !

Puis je vous dirai tout, dans le creux de l’oreille,

Sur mes plaisirs de chair… et désirs d’un bon vin !





L'oiseau bleu est parti


     à Michel Catty... à Michou

                        décédé le 26 janvier 2020


  L’oiseau bleu est parti


Nous ne le verrons plus le champagne à la main.

Nous ne l’entendrons plus nous chanter son refrain.

Le rideau s'est baissé sur les pleurs des Michettes

Alors Montmartre prie et s’arrête la fête.


De bleu tout habillé l’avez-vous vu partir

Ce prince de la nuit de la rue des Martyrs ?

Avez-vous entendu, des poulbots de la rue,

La complainte qui chante une âme disparue ?


Ce soir un oiseau bleu s’est envolé du nid

Pour un nid bien plus bleu au bout de l’infini

Et la nuit parisienne a perdu ses lumières

Alors pleure la Butte et montent nos prières.


Un flambeau s’est éteint mais une étoile bleue

Brille là, désormais, tout au fond de nos yeux,

Quand le jour qui revient, pour que rien ne s’achève,

Nous laisse de Michou que le bleu de son rêve.








                                                                        

20/08/2024

Le Poète voyou ( Acrostiche François Villon )


1431 - après 1463


 Le poète voyou


Faut-il croire en les mots de ce garçon rebelle,

Reconnu chez les rois, fréquentant les bandits ?

Avec ses états d’âme et que le crime appelle

N’est-il pas le premier des poètes maudits !                                       

Ça sera dur pour lui de se faire une place,

Obligé de s’enfuir dès le moindre tourment,

Il laissera chanter sa verve et son audace,

Ses ballades auront valeur de testament...                                                       


Voici que dès demain, du gibet que l’on dresse,

Inutile sera la corde pour ton cou.

Libéré de la mort, fuyant cette bougresse,

L’exil est un cadeau, quel en sera le coût ?              

Où vas-tu te cacher, quelle est donc ton adresse ?                

Nul ne sait, si pour toi, cela valait le coup !